Nos échanges au cours de l'examen de cette mission ont bien souvent porté sur le manque d'attractivité des métiers de la justice, les difficultés de fonctionnement, l'amoncellement des stocks de dossiers à traiter et les vacances de poste. Nous rappelons en boucle le manque chronique d'effectifs et de moyens, en laissant peut-être un peu en retrait ce qui devrait primer dans la feuille de route, à savoir l'aspect extrêmement humain des métiers de la justice, le sens du service public, la dévotion pour l'intérêt général, qu'il convient à tout prix de conserver.
Oui, monsieur le garde des sceaux, pour reprendre vos propos en commission des lois, 1 500 magistrats supplémentaires, « ce n'est pas rien », 1 500 fonctionnaires de greffe supplémentaires, « ce n'est pas rien » et l'installation d'une équipe autour du magistrat, « ce n'est pas rien ».
Ce n'est pas rien, mais c'est insuffisant et ce n'est pas la peine de nous rappeler encore une fois que la justice est mieux dotée depuis qu'Emmanuel Macron est président de la République que lorsque la gauche était au pouvoir. C'est une question non pas de droite ou de gauche, mais de justice. Celle-ci doit être mieux dotée, n'en déplaise à certains. C'est une question de décence, d'humanité, de dignité, auxquelles nous avons tous droit, que l'on se trouve du bon ou du mauvais côté des barreaux.
Comment préserver le sens du service public, indispensable au bon fonctionnement de la justice, dans un pays où la pauvreté explose ? Comment le préserver dans un pays condamné dix-sept fois par la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH) pour traitement carcéral inhumain ou dégradant ,