Alors on baisse le rideau : « 49.3, the end. »
Mais quel dommage pour vous : dans l'épisode « Loi de programmation des finances publiques », vous n'avez pas la main. Pas de 49.3 à gaspiller sur ce texte car celui-là, vous souhaitez le garder sous la main, prêt à être dégainé pour passer en force votre réforme des retraites dont personne ne veut.
Pas de 49.3, donc, sur ce projet de loi. Que ce soit en commission des finances ou en séance, nous avons eu la possibilité de dialoguer, d'amender, de rejeter une partie de votre copie. Nous le savons, vous le savez, vous n'avez pas de majorité pour faire voter ce texte. Vous n'avez pas de majorité pour corseter la politique budgétaire du pays pour les cinq ans à venir et imposer votre objectif dépassé de retour aux sacro-saints 3 % du PIB de déficit à l'horizon 2027. Parce que c'est bien de cela qu'il s'agit : d'un rejet sur le fond, d'un rejet de votre idéologie austéritaire, et non pas d'une posture, comme vous le laissez entendre.
Mais vous continuez dans le déni le plus complet. Vous avez justifié votre usage du 49.3 sur le projet de loi de finances pour 2023 par l'absence de majorité alternative à la vôtre. Pourtant, le rejet par l'Assemblée de huit des vingt-six articles du texte montre bien une chose : vous n'êtes pas majoritaires.