Jeudi dernier, au premier jour de l'examen du projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023, vous avez, madame le Premier ministre, engagé à nouveau la responsabilité de votre Gouvernement. Vous avez d'ailleurs utilisé quasiment les mêmes termes que la veille, quand vous aviez déclenché le fameux 49.3 pour justifier de faire adopter le projet de loi de finances sans vote.
Vous avez notamment salué les « débats constructifs » qui se sont tenus en commission, ayant permis « d'enrichir le texte, avec l'adoption d'amendements de la majorité comme des oppositions », mais vous avez regretté que nous autres députés ayons « dénaturé » – ce sont vos mots – la première partie du texte lors de son examen dans l'hémicycle. Il faut bien le dire, vous attendiez avec impatience ces votes contraires ; les bancs plus que clairsemés de votre majorité – à peine une soixantaine de parlementaires étaient présents – le prouvent. Difficile de reprocher aux oppositions d'être majoritaires quand on pratique ainsi la politique de la chaise vide.
Je suis d'accord avec une phrase de la motion de censure déposée par les députés de la NUPES : « les enjeux de santé et de protection sociale appellent un débat approfondi ». Ils ont raison, même si je ne partage pas grand-chose d'autre de leur vision de notre société – une vision à sens unique, assortie de toujours plus de droits mais rarement de devoirs, occultant les responsabilités et les obligations qu'induit ce que l'on appelle simplement le civisme. Ils font preuve de toujours plus d'angélisme : avec eux, les fraudeurs n'existent pas,…