Comme nos collègues Yannick Neuder et Thibault Bazin l'ont expliqué lors de la discussion générale, il n'était pas question pour le groupe Les Républicains de voter le projet de loi de financement de la sécurité sociale. Les raisons sont claires : ce texte n'est pas sincère et il manque d'ambition.
Il n'est pas sincère parce que la réduction du déficit de la branche maladie est tout à la fois conjoncturelle et artificielle. Il n'y a aucune réforme structurelle d'ampleur ; c'est une addition de petites mesures dont les estimations sont contestées. La progression de l'Ondam est très inférieure à l'inflation, alors que les charges sur les établissements de santé ne cessent d'augmenter.
La baisse des dépenses liées à la crise sanitaire, qui passeraient de plus de 11 milliards d'euros à 1 milliard, supposerait une division par vingt du nombre de tests réalisés par rapport à 2021. Mais quelle est la réalité ? Avez-vous sciemment sous-estimé ces dépenses ? Pensez-vous que le covid est fini ou bien allez-vous faire payer les tests aux Français ?
D'autres économies sont faites sur la santé, l'imagerie, la biologie, et aussi les médicaments avec l'inquiétude que l'on sait pour les pharmaciens. La Cour des comptes et le Haut Conseil des finances publiques le disent sans détour : la provision pour la pandémie risque de se révéler très insuffisante et de nombreux aléas pèsent sur l'ensemble des économies annoncées.
Dès lors, si des objectifs sont atteints, ce sera au prix de mesures supplémentaires, cachées aux yeux des Français.