Avec eux, celui-là ne pouvait décidément rien avoir en partage. Dans le train qui l'arrachait au grand soleil d'été qui courbe la Provence pour le conduire vers l'automne parisien, en préparant son intervention pour défendre la motion de censure déposée par la gauche de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale, le député de l'ouest de l'étang de Berre se repassait ce mauvais film d'erreur en maronnant devant la gravité des événements. On pouvait parler d'une crise politique profonde, se disait-il. On n'en sortirait pas sans faire émerger de nouvelles dynamiques sociales d'émancipation humaine, sans le goût populaire d'un rêve et d'un projet largement partagés, sans un nouvel espoir. Comme ses collègues communistes et ultramarins, il voterait la censure pour dire la défiance. Il la voterait avec en tête ce projet, et tant de propositions pour la santé et la sécurité sociale.
Ne croyez pas que cela peut se passer comme ça, encore et encore, nous ne l'acceptons pas, dirait-il à quelque chose près, dans une protestation adressée au nom de ses collègues contre l'impuissance à laquelle on voulait les réduire. Si elle ne l'était pas encore, vous rendez votre loi illégitime. Où croyez-vous aller avec tout ce mépris ? Puis, moins découragé que jamais, en ce jour d'automne qu'il se refusait à banaliser, il descendrait de la tribune.