Une assemblée qui applaudit à tout rompre une cheffe de gouvernement qui vient la désavouer et l'empêcher, c'était une scène qui en disait long sur la crise politique depuis longtemps engagée. Le geste qu'elle venait d'accomplir était un acte d'autorité si ce n'est d'autoritarisme ; il était tout autant un aveu de faiblesse. Elle redescendit de la tribune sous les hourras de sa majorité un peu défaite en affichant un sourire fragile pour faire bonne mesure.
La gauche allait déposer une deuxième motion de censure. Elle n'avait pas le choix. Elle n'avait pas le choix, car le budget du Gouvernement pour la sécurité sociale viendrait aggraver une situation déjà tendue dont il ne prenait pas la mesure.