Comme quoi différents groupes politiques ont su se mettre d'accord pour former ce que le ministre Braun a appelé de ses vœux : « […] des majorités d'idées au service de l'intérêt général. ». Ces majorités d'idées ont bel et bien existé en commission, de manière apaisée, mais aussi dans cet hémicycle, ne vous en déplaise, et elles vous proposent, en travaillant avec les députés de votre bord, un projet à la hauteur des enjeux de notre temps.
Mais avec le recours au 49.3, vous en avez décidé autrement. Ainsi, nous ne pourrons pas non plus discuter de nos solutions pour l'hôpital public. Alors que « la réalité, selon la cheffe du service de neuropédiatrie de l'hôpital Necker à Paris, c'est une chirurgie cardiaque qui va être reportée trois fois de suite parce qu'il n'y a pas de place. Samedi, il y a des enfants qui sont restés pendant plus de douze heures sur un brancard faute de place pour les hospitaliser ». Dans cette unité, 15 % des lits sont fermés faute d'infirmières alors que l'épidémie de bronchiolite, habituelle à cette période, se développe. Les services pédiatriques sont d'ailleurs au bord de la rupture dans tout le pays : le Président de la République a reçu sur son bureau une lettre ouverte signée de la main de 6 500 soignants. Sans parler des internes, déjà épuisés avant même d'avoir fini leurs études et à qui vous voulez imposer une année supplémentaire de stage, ni de cet hôpital en crise qu'ils vont devoir porter à bout de bras dans les prochaines années.
Nous ne pourrons pas non plus discuter de l'ensemble de nos propositions pour nos aînés, notamment dans les Ehpad. Pourtant, qu'est-ce qui a changé depuis le scandale Orpea ? Contrôler davantage, c'est bien, mais financer, c'est mieux !