Le budget 2024, que nous n'avons pas plus voté que le précédent, a acté la suppression de 2 193 emplois dans les écoles, les collèges et les lycées publics – 1 709 dans le premier degré et 484 dans le second degré. Et voilà que les coupes budgétaires annoncées par Bruno Le Maire viennent aggraver cette saignée d'un montant inédit : 691 624 689 euros. En lisant Le Monde d'hier, on apprend que vous avez identifié de potentiels « gisements d'économies » – je salue le terme – pour environ 550 millions d'euros mais que vous ignorez encore où trouver les 130 millions d'euros restants.
Après la ridicule valse-hésitation autour du financement des heures supplémentaires, vous aviez assuré, le 23 février, que ces coupes n'entraîneraient pas de suppressions d'emplois dans le secteur scolaire. Or on constate au programme 140 Enseignement scolaire public du premier degré une baisse de 131 236 174 euros de crédits de titre 2. Pour le second degré, la baisse est de 87 288 861 euros. Si l'on ajoute les 87 635 459 euros de baisse pour l'enseignement privé, ces coupes représentent l'équivalent de 6 120 suppressions de postes. Comment vous croire quand vous affirmez, aujourd'hui encore, qu'il n'y en aura pas ? Que devient le choc d'attractivité avec une telle saignée ? Comment seront financés les effectifs dédiés à la mise en œuvre de l'inepte et mortifère choc des savoirs de Gabriel Attal ?
Puisque vous en êtes à rechercher des gisements d'économies, je tiens à vous en signaler un : 4 millions d'élèves auront reçu en classe une pièce de 2 euros, une hérésie pédagogique et éducative, qui s'accompagne d'une entorse déontologique. Cette pièce était en effet associée à un livret, où figurent trois textes signés par Emmanuel Macron, Gabriel Attal et Amélie Oudéa-Castéra, lesquels ne s'adressent manifestement pas à des enfants de 6 à 11 ans mais bien à leurs parents, en pleine période électorale. Coût total de cette opération de communication : 16 millions d'euros, soit l'équivalent, à la louche, de 300 postes d'enseignement ou de 500 postes d'AESH et plus de cinq fois le montant du fonds de soutien aux classes de découverte voté lors du dernier PLF.
Je ne peux croire que l'ancienne rectrice que vous êtes approuve cette gabegie ni cette grave entorse à l'article L. 511-2 du code de l'éducation. Dénoncez ce scandale et vous aurez, sur ce sujet, tout mon soutien.