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Intervention de Stéphane Gaillard

Réunion du jeudi 6 juin 2024 à 14h00
Commission d'enquête relative aux violences commises dans les secteurs du cinéma, de l'audiovisuel, du spectacle vivant, de la mode et de la publicité

Stéphane Gaillard, directeur de casting :

Effectivement, je suis l'un des membres fondateurs de l'ARDA et, à ce titre, j'ai été élu vice-président lors de sa création. De mémoire, car cela remonte à quelques années, j'ai occupé ce poste durant sept années. Un renouvellement de bureau tout à fait normal et très sain a eu lieu. Je suis favorable à un renouvellement, afin que les bureaux et les présidents changent régulièrement. Cela permet d'éviter les abus de pouvoir et une forme d'autocratie. À ce moment-là, je n'ai absolument pas souhaité me représenter au bureau, préférant laisser la place à d'autres. Je me suis retiré pour deux raisons. Premièrement, j'avais un désir d'indépendance et une soif de liberté que je ne retrouvais pas au sein de cette association. Les orientations et les engagements de l'ARDA ne me correspondaient tout simplement pas. Deuxièmement, et c'est peut-être la raison la plus importante, il y avait à l'époque, au sein de l'ARDA, un membre, un directeur de casting, dont j'ai appris par la suite qu'il avait commis de nombreuses agressions sexuelles. Il s'est présenté, et il me semble qu'il a été membre du bureau pendant un certain temps.

Nous sommes en 2007-2008. Je n'avais pas connaissance à ce moment-là d'agressions sexuelles sur des actrices et des acteurs, bien qu'il soit important de noter qu'il agressait les deux genres. Cependant, je voyais un homme en pleine possession de son pouvoir, étant un directeur de casting dit « influent » dans le milieu du cinéma, où il existe des hiérarchies assez snobs. Le fait qu'il réalisait des films très importants m'inquiétait, car je suis toujours méfiant face à toute forme de puissance. Je ne me reconnaissais plus dans une association où cet homme, bien que je n'avais rien à lui reprocher légalement, exerçait une telle influence. C'est pour ces deux raisons principales que je me suis retiré à cette époque.

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