Nous intervenons dans des secteurs où le corps constitue l'instrument de travail, que ce soit dans la danse, le théâtre ou même la musique. Dans les lieux d'enseignement, nous travaillons avec le corps des étudiantes et des étudiants, leur apprenant le lâcher-prise, une notion que vous avez pu aborder avec les coordinatrices d'intimité. Si une formation pour ces coordinatrices est mise en place, elle leur permettra de comprendre les notions de limite et de consentement, ainsi que le travail corporel avec des enfants, des adolescents et des adultes, qui sont évidemment des approches différentes. Ces aspects, bien que relevant des sciences de l'éducation, sont spécifiques et devraient absolument faire partie de la formation des enseignants. Il n'est pas acceptable que des enseignants travaillent avec le corps des élèves sans avoir reçu une formation initiale sur ces sujets.
Pour répondre à votre question, nous recevons de nombreux témoignages de personnes en formation dans des établissements d'enseignement supérieur, relatant les violences qu'elles subissent. Ces violences s'accompagnent de phénomènes de silenciation et de carrières brisées dès le début. Beaucoup abandonnent leurs études, ce qui entraîne un taux élevé d'abandons et de carrières interrompues prématurément.