Je m'interroge sur les économies sur les intrants que permet, selon vous, l'agroécologie. Les engrais de synthèse sont moins coûteux que les engrais organiques. De même, la suppression des herbicides implique le recours à des solutions mécaniques plus onéreuses. Je questionne donc l'appréciation économique sous-jacente à vos affirmations. Avez-vous conduit des études d'impact permettant d'étayer celles-ci ?
Par ailleurs, vous évoquez la transformation du modèle alimentaire. Il s'agit d'une position relevant du militantisme. Cette transformation impliquerait un changement de modèle de société qui n'est pas nécessairement accepté par la population. Imposer un tel changement n'est pas anodin.
Au terme de cette commission d'enquête, et après avoir écouté des personnes tenant des positions similaires aux vôtres, j'ai l'impression que l'on nous propose des solutions dont on peut se demander de quelle manière elles seront compensées économiquement, en particulier sur le plan de la compétitivité. En quoi ces solutions nous prémunissent-elles contre une forme de décroissance ? À la rigueur, je dirais que le changement de modèle alimentaire que vous préconisez constitue déjà une forme de décroissance. Mais surtout, comment l'agriculture, dans le modèle que vous proposez, sera-t-elle en mesure de nourrir la population ? Sur quels éléments scientifiques et économiques vous basez-vous pour affirmer que ce modèle fonctionnera ?