Le réseau Le Lierre, fondé en novembre 2019, rassemble un large spectre de personnes investies dans le domaine de l'action publique et engagées dans la transformation écologique des politiques et des services publics. Il compte aujourd'hui plus de 1 700 membres, incluant des fonctionnaires, des agents publics, des chercheurs, des consultants en politique publique, des experts, ainsi que des salariés d'entreprises publiques, d'ONG et de grandes fondations. Nous avons des groupes locaux dans les principales métropoles du territoire ainsi qu'en outre-mer, à Bruxelles et à Washington.
Les membres du Lierre sont unis par la conviction qu'une transformation profonde est nécessaire pour répondre à l'urgence des crises environnementales, dont les manifestations deviennent chaque jour plus violentes à travers le monde. Nous partageons également l'idée que les services publics sont en première ligne face à ces défis vitaux et qu'ils doivent s'adapter aux conséquences des crises afin de conduire cette transformation écologique, jouer leur rôle social et rester un pilier fort de notre démocratie. Le Lierre offre à ses membres un espace pour partager leurs expériences, développer leurs connaissances et leurs compétences et réfléchir de manière décloisonnée sur ces enjeux. Cette approche constitue une véritable plus-value du réseau et nos membres y sont sensibles parce qu'ils ne rencontrent pas toujours une telle opportunité dans le cadre professionnel.
Les principes du service public, la volonté d'agir collectivement pour l'intérêt général, la protection du vivant et des futures générations et la justice sociale forment la boussole de notre engagement. Notre action au sein de l'association est bénévole et se déploie sur notre temps personnel. Pour les fonctionnaires et les agents publics, elle se déroule dans le respect du devoir de réserve et de toutes nos obligations, comme stipulé dans le code général de la fonction publique, notamment aux articles L. 121-1 et L. 121-2. Nos activités sont variées. Elles prennent la forme de rencontres, de débats, de formations, de codéveloppement ou de mentorat entre membres. Nous nous sommes également engagés dans des travaux de réflexion et d'analyse sur des sujets de fond en structurant des groupes thématiques sur des sujets d'intérêt pour nos membres, ce qui a conduit à la publication de notes et de tribunes sur ces différents sujets. Nous avons abordé la sobriété en général, l'Europe, la transformation écologique des services publics, notamment l'hôpital, auquel j'ai consacré une note sur son adaptation au changement climatique. Nous avons également travaillé sur la transformation de l'université, l'énergie, l'agriculture et l'alimentation. Tous ces travaux sont accessibles sur notre site internet et sont publics.
Nos travaux s'appuient sur les compétences et les expériences de nos membres, sur les rapports scientifiques nationaux et internationaux disponibles, ainsi que sur les rapports officiels des administrations et des pouvoirs publics. Nous tenons également compte des échanges que nous avons avec d'autres acteurs professionnels et scientifiques qui réfléchissent à ces mêmes enjeux. Nos travaux prennent également en considération les objectifs fixés par la législation, les réglementations et les accords internationaux. Ces derniers se heurtent souvent à des blocages et des freins que nous souhaitons contribuer à lever. Nous sommes convaincus qu'atteindre nos objectifs requiert de faire évoluer les modalités de l'action publique, notamment en renforçant les modalités de coopération et l'action territoriale. Ces conditions sont essentielles pour mettre en œuvre des politiques environnementales ambitieuses, tout en prenant en compte les dimensions sociales et démocratiques de ces changements. Nos contributions s'inscrivent dans ces ambitions et visent à nourrir le débat. En tant qu'acteurs engagés pour le service public et l'intérêt général, nous sommes des praticiens au fait des politiques publiques dans leur dimension concrète et opérationnelle, tant dans les institutions et les administrations que dans les territoires où beaucoup d'entre nous travaillent. Nous pensons que la participation d'un réseau comme le nôtre au débat public, ainsi que la pluralité des voix, sont plus que jamais nécessaires aux débats politiques et démocratiques.
Les questions d'agriculture et d'alimentation, qui motivent la constitution de votre commission d'enquête, sont des priorités de notre action. Il s'agit d'un enjeu majeur, tant pour la souveraineté que pour l'accompagnement des agriculteurs, en première ligne face aux crises actuelles. Il y va également des enjeux de santé pour l'ensemble de la population, de la protection de notre environnement et du droit de chacun à une alimentation de qualité. Je laisserai Mathieu Combaud, animateur de la thématique agriculture et alimentation au sein de l'association, vous présenter des éléments plus précis sur le contenu de nos travaux publiés et sur l'état de nos réflexions sur les enjeux de souveraineté alimentaire.