Pas en l'état actuel de la législation. Le groupe Lidl a recours à ces contrats depuis 2015, après s'être inspiré de Coopérative U qui les utilise depuis longtemps. Ils font partie de notre ADN.
Il s'agit de réunir trois parties autour de la table. J'en ai signé un cet hiver au Salon de l'agriculture, portant sur le lait U bio vendu en bouteilles. Il y avait des représentants de la coopérative laitière Biolait, Emmanuel Vasseneix, président de la Laiterie de Saint-Denis-de-l'Hôtel (LSDH), qui est une très belle entreprise de taille intermédiaire (ETI) française chargée d'embouteiller le lait pour nous, et moi.
Nous avons signé un contrat pour cinq ans, soit cinq ans de visibilité pour ces producteurs. Dans le contrat, que j'ai relu personnellement, si épais soit-il, il est écrit que le producteur agricole percevra une juste rémunération, assurée notamment par une révision annuelle des coûts de production. Tout le monde était content de signer pour cinq ans. Signer un contrat pour une telle durée, c'est formidable. Rien de tel n'est autorisé avec les grands industriels.
Il y a deux régimes de négociation. L'un est vertueux et s'applique aux MDD. Tous nos produits frais entrent dans ce cadre, et c'est gagnant pour tout le monde. Nous avons ainsi sauvé des coopératives laitières en leur confiant la fabrication de nos yaourts. L'autre, plus strict, s'applique aux grandes marques. Il faudra sans doute le faire évoluer.
Certaines des propositions qui circulent actuellement visent à encadrer davantage le régime de négociation des MDD. Ce serait à mes yeux une grave erreur. Le régime de négociation vertueux en serait fragilisé. Certains parlementaires envisagent d'obliger les distributeurs et les producteurs de MDD à négocier des contrats d'un an. Nous en négocions qui durent cinq ans. Ne nous enfermez pas dans de telles contraintes ! Nos concurrents le font aussi, quoique de façon moins massive.