J'en viens à une question souvent posée par notre commission d'enquête mais demeurée sans réponse, ce qui, dans la mesure où nous cherchons à proposer des solutions, est un peu frustrant.
Si l'on considère que la marge nette de la grande distribution est, comme on l'entend souvent dire, relativement fine, il faut tenir compte du fait que ses enseignes ne vendent pas uniquement des produits alimentaires. Il n'est pas absurde d'imaginer que la marge est plus fine sur les produits textiles ou d'hygiène, et que l'équilibre est obtenu grâce aux produits alimentaires. S'agissant notamment des fruits et légumes, qui sont fournis aux enseignes sans l'intermédiaire d'un industriel, l'écart entre le prix payé au producteur et celui constaté en rayon peut être élevé, ce qui suggère qu'ils permettent de réaliser des marges substantielles.
Au sein même du rayon fruits et légumes, la marge fait l'objet d'une péréquation. Par exemple, la tomate d'importation, d'origine marocaine le plus souvent, est vendue en premier prix – la tomate grappe à 1 euro la barquette – et dégage de faibles marges, contrairement à la tomate française, qui sert à rétablir la marge et subit donc un double désavantage, en raison de son coût de production supérieur, dû notamment au coût de la main-d'œuvre, et de la marge du distributeur. Confirmez-vous cette description ? Quelles pistes d'amélioration suggérez-vous pour rééquilibrer l'ensemble ?