Les adaptations au changement climatique et à ses conséquences, comme le manque d'eau et le stress hydrique, sont multiples, que l'on songe aux bassines, à la dessalinisation, aux évolutions des pratiques agricoles, à la réparation des canalisations ou à bien d'autres actions. Jusqu'à présent, les décisions dans ce domaine relèvent intégralement des États membres ; à l'échelle européenne, on ne trouve qu'une vague stratégie non contraignante.
Il convient de changer cette répartition, car plusieurs impacts du changement climatique affectent des infrastructures de transport ou des actifs économiques d'intérêt européen : en 2022, la sécheresse a abaissé le niveau du Rhin au point d'empêcher toute navigation, épisode qui a pesé sur l'ensemble du commerce de l'épine dorsale européenne ; or il n'existe aucun cadre pour agir au bon niveau. Aucune norme européenne ne contraint les exploitants de sites de production d'énergie affectés par le manque d'eau à effectuer des stress tests sur le fonctionnement de ces infrastructures dans un contexte de réchauffement de 3, 4, 5 ou 6 degrés Celsius ; il en va de même pour les impacts de la montée des eaux sur les routes côtières : les exemples, très nombreux, illustrent cette politique de l'autruche. Le camping installé près du littoral est un actif local très important qui doit être géré à cette échelle, mais il faut déployer un dispositif européen renforcé d'adaptation pour les actifs stratégiques européens – ports, routes côtières, infrastructures, grands fleuves. J'espère pouvoir compter sur le soutien de votre groupe au Parlement européen pour agir dans ce domaine.