Les solutions que vous évoquez sont en fait des paris technologiques. Je souhaite leur succès mais celui-ci n'est pas garanti. Il faut d'abord parvenir à la maturité technologique, par exemple pour la fabrication d'intrants à partir d'hydrogène vert, puis assurer la rentabilité : l'industrialisation de ces technologies générera-t-elle des économies d'échelle assurant la compétitivité, donc la production de biens à prix limité pour le consommateur ? Si les intrants sont chers, le prix des aliments sera élevé.
La conception des programmes européens, avec la Commission, le Parlement, le Conseil et même certains États membres, intègre-t-elle la notion de pari technologique ? Nous ne sommes pas maîtres des horloges pour obtenir les débouchés attendus des investissements technologiques, donc ceux-ci restent des paris. Les contraintes sont imposées immédiatement aux acteurs de terrain, en particulier aux agriculteurs, alors que les solutions à leurs problèmes dépendent de paris. Ce hiatus a fait échouer le plan d'énergie thermique propre de l'Allemagne, par exemple.