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Intervention de Pascal Canfin

Réunion du mercredi 5 juin 2024 à 15h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Pascal Canfin, député européen, président de la commission de l'environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire du Parlement européen :

Vous jouez sur les mots. Je connais moi aussi une très grande étude d'impact : le dérèglement climatique, les sécheresses… Faut-il pour autant faire tout et n'importe quoi ? Soit nous sommes dans la polémique et nous nous renvoyons des grands mots, soit nous essayons de réfléchir aux conséquences concrètes de nos actes.

Vous savez bien que le premier élément à l'origine du mouvement agricole, celui qui a justifié la mobilisation, n'était pas d'ordre environnemental. La première revendication des manifestants concernait les revenus, les prix et les conditions de négociation avec la grande distribution et les industriels. Les agriculteurs veulent que leur travail paie. Où voyez-vous une étude d'impact ? Ne jouons pas à ce jeu, cela ne sert personne.

J'ai demandé à mon équipe de trouver à quoi vous avez fait référence à propos de la filière viticole. Il me semble que les éléments que vous avez cités figurent non dans l'étude d'impact de la Commission européenne, mais dans une étude du JRC, lequel raisonne toujours « toutes choses égales par ailleurs ».

En tant qu'exploitant viticole, vous savez très bien que ce secteur est très favorable aux accords commerciaux et qu'il a largement gagné aux traités précédents. Ainsi, la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) de la Gironde était vent debout contre l'idée de sortir l'agriculture des accords commerciaux, dont les vins et spiritueux sont les plus grands gagnants. La récente publication des résultats détaillés du suivi du CETA – nous ne parlons pas ici d'une étude d'impact – a montré que les flux économiques provoqués par l'accord étaient très largement positifs pour notre agriculture, contrairement à toutes les craintes exprimées précédemment. Pourtant, en dépit de ces statistiques et du soutien des syndicats agricoles, qui savent que les traités commerciaux bénéficient objectivement à l'agriculture française, des prises de position idéologiques poussent malheureusement à l'arrêt du processus.

Ma ligne est simple : je fonde mon raisonnement sur la science et sur les faits. L'ensemble des agriculteurs que je rencontre, dans tous les territoires, savent que la principale menace qui pèse sur les rendements est le dérèglement climatique, dont ils subissent malheureusement les effets chaque année. Unissons donc nos forces ! Ce n'est pas le Pacte vert qui est décroissant – ce terme, que vous n'avez pas utilisé, est souvent revenu dans le débat politique au moment de la crise agricole –, mais l'impact du changement climatique.

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