Sur le premier point, je suis d'accord avec vous – c'est d'ailleurs pour cela que nous sommes revenus en arrière. Cependant, prenons garde de ne pas caricaturer les choses. À Kiev, il y a six mois, j'ai eu l'occasion de discuter de ce sujet en détail. Certes, une grande partie de la filière poulet est possédée par un oligarque, mais il y a aussi des agriculteurs, des éleveurs et des ouvriers agricoles sur le terrain. Toutes proportions gardées, je rappelle que 60 % de l'abattage de poulets en France est contrôlé par le groupe LDC ; pourtant, quand on parle de poulet, on ne parle pas que d'une entreprise, mais également des éleveurs et des territoires ! En Ukraine comme en France, la filière, à faible valeur ajoutée, est très concentrée entre les mains d'un acteur économique majeur, mais cela ne doit pas nous faire oublier la présence des éleveurs sur le terrain.
Vous avez raison de souligner la nécessité de trouver un point d'équilibre. Il me semble que nous y sommes parvenus. Il n'y a pas de point d'équilibre idéal : c'est une négociation permanente et je pense que nous avons bien fait de changer les règles du jeu, qui étaient trop défavorables à nos agriculteurs. Il est cependant bon d'assumer cette complexité. Quand on tombe dans les simplismes, on ne fait généralement pas les bons choix.