Au risque de me répéter, on ne peut pas s'attacher aux conséquences d'un seul texte, sans tenir compte du fait que d'autres visent à promouvoir les solutions alternatives. Les nouvelles techniques génomiques, par exemple, ne sont pas incluses dans le règlement SUR mais elles y sont intimement liées, car l'objectif est précisément de les développer pour pouvoir se passer des pesticides chimiques. La protection des rendements permise par les NBT contrebalancera la baisse qu'induit indéniablement, toutes choses égales par ailleurs, l'abandon des pesticides chimiques. C'est bien pour cela que nous avons voulu nous donner suffisamment de temps pour identifier et développer les solutions de substitution qui permettront de réduire les quantités de pesticides, donc d'atteindre nos objectifs, sans affecter les rendements. L'étude d'impact réalisée par la Commission après le déclenchement de la guerre en Ukraine en arrivait à la même conclusion.
C'est aussi ce raisonnement qui a conduit l'Europe à refuser d'interdire le glyphosate, contrairement à ce que souhaitent la majorité des Français. Cette cohérence d'ensemble n'a pas été décrite de manière suffisamment claire pour éviter les fake news, les emballements et la polarisation du débat – des deux côtés, puisqu'une partie de la droite européenne a voté contre la régulation des pesticides quand une partie de la gauche s'est opposée au développement des nouvelles techniques génomiques. Nous devrons reprendre ce travail en adoptant une autre méthode vis-à-vis de l'industrie agroalimentaire lors de la prochaine législature.