La question de la Russie se posait plutôt, à l'époque, pour la production porcine. S'agissant de l'azote, la question essentielle consiste à savoir comment diminuer le besoin en azote minéral. Dans la loi, nous avions introduit la notion d'azote total : partout où l'azote organique est produit, il doit se substituer à l'azote minéral qui contribue à notre dépendance au gaz, qu'il provienne du Maghreb ou de la Russie. À l'époque, la question du gaz n'était pas si prégnante mais elle ne changeait pas ma stratégie de diminution des importations d'azote minéral. Moins nous devrons importer d'azote ; plus nous serons autonomes et souverains. S'agissant de la production ou de la transformation d'azote, je reviens à la nécessité de développer les légumineuses. Il me semble d'ailleurs que le Parlement a voté il y a quelques années un plan sur les légumineuses. Cette ligne doit absolument être tenue.
Enfin, nous avons préparé les quotas sucriers avec l'ensemble de l'interprofession et au niveau européen. Les quotas étaient beaucoup plus complexes à établir qu'on ne le pense. Il existait en réalité trois quotas possibles : le quota A, le quota B et le quota C, selon la gradation de la rémunération. Il a fallu discuter et organiser la filière pour faire en sorte que l'emblavement en betteraves corresponde à des besoins de transformation, mais aussi au marché que chacun était en mesure de pouvoir servir. J'ai conduit ainsi plusieurs réunions avec les betteraviers français. Nous avons veillé à préserver l'organisation et la structuration de la filière sucrière française, qui était la première en Europe et qui, je crois, l'est toujours.