Au sein du Gouvernement, dans cette complexité que nous comprenons bien, avez-vous eu le sentiment d'être mis en minorité ou de ne pas être soutenu par d'autres administrations ? En suivant la presse spécialisée ou généraliste qui a couvert votre fonction de ministre, il semble que vous étiez perçu comme un spécialiste investi dans les dossiers que vous portiez. Vous étiez techniquement avisé et capable de ne pas vous laisser influencer par l'administration. Ce n'est pas une critique de l'administration, mais il peut y avoir des dossiers qui traînent et où tout est considéré comme compliqué. Et l'administration a tendance à dire que tout est très compliqué.
Plus globalement, nous avons vu dans la presse des positions de négociation au Conseil européen qui n'étaient pas les vôtres. Je n'ai pas eu accès à ces documents, mais il est dit que le Gouvernement, du point de vue de la gestion des affaires européennes, considérait qu'il fallait appuyer cette stratégie De la ferme à la fourchette, soutenir le Green Deal et être favorable aux objectifs de verdissement. Ce n'est pas une honte, mais des objectifs électoraux allaient plutôt dans le sens des forces politiques soutenant des objectifs environnementaux très ambitieux, que l'on pourrait considérer comme de la décroissance.
Étiez-vous soutenu dans vos aspirations, publiquement ou non, tant du point de vue technique et administratif que politique, par vos collègues ou par des échelons supérieurs ou parallèles ? La suite qui a été donnée, puisque vous n'êtes plus responsable des actions, montre que les choses que vous avez mises en place ne s'effacent pas parce que vous partez. Sinon, il y aurait un problème. Une action que vous enclenchez ne disparaît pas avec votre départ. Je ne dis pas que vous êtes responsable, ce serait ridicule, mais à la fin, il y a eu une crise agricole, en particulier sur le verdissement. Ce n'est pas la seule cause, mais c'était au cœur des revendications de cette crise agricole.