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Intervention de Grégoire de Fournas

Réunion du mercredi 22 mai 2024 à 9h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGrégoire de Fournas, rapporteur :

Je ne dis pas que vos réponses ne sont pas intéressantes, loin de là. Dans ma question, j'avais nuancé les choses. Je ne pense pas qu'on puisse nous qualifier de partisans d'une économie assistée simplement parce que nous refusons des traités de libre-échange. Cela me paraît plus subtil. Ce que je perçois dans votre raisonnement, que je trouve pertinent, c'est que vous vous arrêtez au milieu du chemin. Vous dites que consommer du lait et des ovins de Nouvelle-Zélande est aberrant, mais vous considérez qu'il n'y aurait plus d'aberrations à partir du moment où il y aurait des clauses miroirs. C'est mieux, mais consommer un mouton de Nouvelle-Zélande qui parcourt 18 000 kilomètres, même avec des clauses miroirs, reste aberrant. Les clauses miroirs ne sont pas une mauvaise idée, et il y aura sûrement des questions sur ce sujet, mais c'est la logique que je ne comprends pas. Il y a quelque chose d'aberrant à signer un accord de libre-échange qui facilite les importations de productions venant du bout du monde, surtout de productions dont nous n'avons pas besoin. Nous sommes capables de produire des ovins et du lait. C'est la logique même de ce traité de libre-échange qui interroge.

S'agissant de l'accord du Mercosur, vous arrivez un an après, mais le Président de la République change d'avis. Au départ, la France soutient les négociations sur le Mercosur. Peu de temps après l'élection de Jair Bolsonaro et les incendies en Amazonie, il y a un changement de position. Ce changement ne se fait pas sur les intérêts de la préservation des productions agricoles françaises, mais sur l'enjeu de la déforestation, un enjeu louable. Si l'enjeu de la déforestation n'avait pas existé, le Mercosur n'en serait-il pas moins problématique ? C'est vraiment la motivation de ce changement de position de la part du Président de la République qui m'interpelle. Vous êtes arrivé un an après et vous avez partagé cette position sans faillir, mais cette question demeure.

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