Je comprends parfaitement vos préoccupations, Monsieur le député. Il est indéniable que la France a une dette envers la Polynésie. Cependant, je pense que l'erreur réside dans le fait d'avoir abordé cette question uniquement sous un angle médical. En effet, le seuil minimal d'irradiation étant de 1 millisievert, soit moins que la radioactivité naturelle à Paris, affirmer que toutes les maladies développées par les Polynésiens sont imputables aux essais nucléaires n'a aucun fondement médical. Certes, les Polynésiens ont peut-être beaucoup souffert, mais ils ont également bénéficié d'une période de prospérité grâce à la présence du Centre d'essais du Pacifique (CEP).
Je suis d'avis que la loi Morin repose sur des bases erronées. Les études épidémiologiques dont nous disposons, ne démontrent pas de manière concluante des excès significatifs de maladies radio-induites. Mon expérience m'a conduit à cette conclusion, et c'est pourquoi je n'éprouve ni remords ni regrets vis-à-vis des Polynésiens. Je compatis sincèrement et je reconnais la nécessité d'agir, mais je persiste à penser que la loi Morin est fondée sur des prémisses incorrectes.