J'ai vécu une enfance idyllique jusqu'à mes dix ans. En revanche, le secret était omniprésent. Je n'ai jamais entendu mes parents discuter de certains sujets entre eux. Tout était strictement confidentiel. Le seul mot qui m'est resté en mémoire est le nom de « Muru », pour Moruroa, où mon père se rendait régulièrement. Je n'ai eu aucune information sur les activités de mon père, mais je n'étais qu'un enfant. Mon père est décédé accidentellement en 1976, après notre retour en métropole. Par conséquent, je n'ai pas eu l'occasion d'approfondir cette histoire. Récemment, j'ai retrouvé d'anciennes lettres datant de 1966. Même dans la correspondance de mon père, rien, ou presque rien ne transparaissait de ses activités.