Je dois avouer que je n'ai pas la réponse complète à cette question. Cependant, je sais que l'AIEA a consulté les rapports remis à l'ONU à l'époque. En effet, à partir de 1966, l'ONU recevait chaque année, par l'intermédiaire du Comité scientifique des Nations Unies pour l'étude des effets des rayonnements ionisants (Unscear), des bilans annuels des retombées. Ces bilans publics ont servi de base pour les calculs, c'est certain. En outre, il existait des données confidentielles contenues dans des rapports que nous avons probablement dans nos archives. Ces données ont été utilisées par le CEA pour compléter les informations disponibles, et établir une base de données de résultats afin de réaliser leurs calculs.
L'AIEA, quant à elle, ne s'est pas prononcée sur les chiffres ou sur les valeurs initiales, mais sur la méthodologie de calcul, ce qui est une distinction importante. L'objectif était de démontrer que la méthodologie de calcul n'était pas aberrante. Les conclusions du rapport de 2010 sont à cet égard très positives. En effet, selon ce rapport, plusieurs surestimations de doses ont été identifiées, malgré les méthodes employées, car les hypothèses de travail étaient relativement conservatrices. De plus, certaines données avaient été prises en considérant les maximums atteints dans les résultats d'analyse. Par conséquent, cela a conforté tout le monde.