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Intervention de Christian Percevault

Réunion du mercredi 5 juin 2024 à 15h00
Commission d'enquête relative à la politique française d'expérimentation nucléaire, à l'ensemble des conséquences de l'installation et des opérations du centre d'expérimentation du pacifique en polynésie française, à la reconnaissance, à la prise en charge et à l'indemnisation des victimes des essais nucléaires français, ainsi qu'à la reconnaissance des dommages environnementaux et à leur réparation

Christian Percevault, ancien marin détaché au service mixte de sécurité radiologique (SMSR) de la direction des centres d'expérimentations nucléaires (Dircen) de mai 1966 à août 1971, président de l'Association des vétérans des essais nucléaires (Aven) d'Indre-et-Loire :

J'ai découvert l'Aven par hasard. J'ai été contacté, et on m'a quelque peu pressé pour que j'adhère, car je dispose de nombreuses connaissances sur ce sujet. Cependant, j'ai rejoint l'association avec des réticences, notamment parce que je considère Bruno Barillot comme un ennemi. Il n'est pas un vétéran, et il a énormément exagéré la réalité sur de nombreux points, allant jusqu'à la déformer. Lors d'une assemblée générale à Paris, il a affirmé qu'à Moruroa nous étions des cobayes, ce qui m'a mis en colère, et je lui ai publiquement dit que ce qu'il avançait était faux.

J'ai adhéré à l'Aven pour aider les vétérans, malgré les divergences et les exagérations de certains. J'ai beaucoup œuvré au sein de mon collectif. La loi de 2010 n'est pas le fruit du hasard. Dans mon département, la ministre de la santé, Marisol Touraine, me consultait de temps en temps. J'ai également fait partie de la commission scientifique, et j'ai souvent reproché à mon ami Jean-Luc Sans de ne pas s'appuyer sur cette commission pour l'aider, ce qui l'a conduit à souscrire à certaines contre-vérités propagées par Bruno Barillot.

Par exemple, j'ai lu dans un rapport qu'un bateau se trouvait à 5 kilomètres du point zéro. Si cela était vrai, personne ne serait plus là pour en parler, parce que 5 kilomètres, c'est le diamètre d'impact des rayonnements neutroniques de forte intensité. Je me suis toujours interrogé sur la distance réelle des bateaux. Vous avez également entendu les témoignages de personnes se plaignant d'être en short, sur le pont, au moment des tirs. Or, contrairement à ce que l'on pourrait penser, et même si cela peut sembler choquant, ils ne craignaient rien. Le flux de chaleur et l'onde de choc étaient, de mon point de vue, insignifiants en termes de radiation. Nous le savions, puisque nous mesurions en permanence le taux de radiation dans l'eau et dans l'air. Demandez que vous soient communiqués les enregistrements des points de contrôle radiologique.

Cela m'amène à répondre à une autre question : comment dater un radionucléide ? C'est en fait relativement simple : quand on connaît la période de radioactivité, il suffit de tracer une courbe entre deux points, et chaque radioélément ayant sa propre période radioactive, nous pouvons facilement l'identifier. En 1966, avant les essais, le SMSR a ainsi pu établir un « état 0 » en identifiant les radionucléides produits par les essais américains.

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