Les premiers à se manifester étaient notamment le pasteur Vernier, Mme Cross ou l'ancien ministre de l'environnement. De plus, les anciens pasteurs protestants français, missionnaires en Polynésie puis rentrés en métropole, nous ont grandement aidés à assurer la transparence de notre situation. Parmi ces personnes, certains étaient particulièrement virulents. Je pense notamment à un ingénieur-agronome qui a organisé les échanges et les rencontres avec les Japonais, facilitant ainsi nos contacts avec eux. Cependant, avec le changement de direction de l'association qui défendait les anciens travailleurs, nous avons rompu ces contacts.
Depuis 2020, je me pose de nombreuses questions sans trouver de réponses. La seule solution était de reprendre moi-même le flambeau et de lancer les démarches, ce que je m'efforce de faire aujourd'hui avec l'ensemble des documents que je vous ai apportés, ainsi qu'avec mon histoire personnelle, la seule que je connaisse réellement. L'histoire dans son ensemble a été écrite par Lis Kayser, une anthropologue qui a publié deux ouvrages sur les Tuamotu et avec qui je vous recommande de prendre contact. Avec les essais nucléaires, notre vie a subi un changement considérable. Nous avons perdu nos valeurs familiales à cause du CEP. Si mon président affirme que l'on ne peut pas imputer tous nos maux au nucléaire, je soutiens pour ma part que nous avons été déracinés.
Concernant Moruroa et Fangataufa, si nous souhaitons apaiser les tensions et éviter de nous retrouver dans une situation similaire à celle des Kanaks, il faut apaiser les esprits et réhabiliter les lieux. Il est essentiel de permettre aux scientifiques français d'y mener des études. Il est important de noter que la Polynésie française, en tant qu'espace maritime, constitue une zone de préservation des mammifères marins et un sanctuaire. Il serait pertinent de rattacher d'assurer la protection internationale de ces deux atolls.