Merci d'être venu devant cette commission pour permettre un échange direct et sincère. En vous écoutant, la première question qui me vient à l'esprit est la suivante : avez-vous eu l'impression que la population a été traitée comme des êtres humains de laboratoire ? Pensez-vous que les prélèvements effectués sur vous visaient à observer les impacts des explosions atomiques sur les hommes, plutôt que de se résumer à de simples analyses environnementales ? Vous avez également évoqué le cas de déplacements de populations. J'aimerais en savoir plus, et notamment combien de Polynésiens étaient en désaccord avec ces essais nucléaires. Certains syndicalistes que nous avons entendus revendiquent la fierté que leur apportait leur contribution à une cause nationale, sentiment que je comprends. Je suis moi-même Havrais et je peux vous dire combien mon père était fier d'être chaudronnier et de travailler à la construction de la raffinerie du Havre. Moi-même j'habite en face depuis soixante ans et je mesure cette fierté. Mais ces personnes en désaccord : comment ont-elles été déplacées et où ont-elles été relogées ? Que sont-elles devenues par la suite ? Ces questions n'ont pas été suffisamment abordées lors des auditions précédentes et méritent que l'on s'y intéresse.