Je pense qu'il est essentiel de comprendre que l'expression « Grande Muette » renvoie à une tradition persistante. Nous continuons à expliquer aux vétérans qu'ils n'ont pas à attaquer la Marine nationale, à laquelle ils vouent une grande loyauté, mais leur employeur. Jean-Luc Moreau aborde fréquemment le nucléaire, car il en maîtrise les enjeux. Pour ma part, je parlerai davantage de l'amiante, sujet qui a nécessité des années de lutte pour l'obtention d'avancées significatives. Je pense que pour le nucléaire, il en sera de même et qu'il faudra des années avant d'aboutir à des résultats concrets. Vous avez soulevé la difficulté d'obtenir des attestations concernant l'amiante sur les bateaux contaminés. Bien que la situation commence à se débloquer, le processus a été extrêmement long, s'agissant par exemple du secret entourant les analyses. Aucun officier ne rédige de dossier sur l'amiante, car ils respectent une certaine réserve. Il me semble impossible d'obtenir un jour une attestation d'un commandant de bateau concernant le nucléaire.
Vous avez également mentionné l'aspect financier lié aux indemnisations. La situation est dérangeante, car on a l'impression que l'on attend que les vétérans disparaissent peu à peu, et la problématique avec eux.