Le livre « Toxique » a le mérite d'exister et a été l'un des premiers à donner l'alerte. Les auteurs ont travaillé sur des documents que je qualifierais d'incomplets puisque tout n'a pas été déclassifié. Lors de la commission de déclassification, deux réunions ont eu lieu – auxquelles a participé Mme Vernaudon, que vous avez auditionnée. J'y avais personnellement posé quelques questions. La première portait sur la définition du caractère proliférant. À ce jour, celui-ci n'est pas défini et la déclassification est placée uniquement sous l'autorité du service détenteur des archives. Il n'existe aucune autorité de recours ni d'examen. Malgré ses compétences en la matière, la FNOM n'a pas été sollicitée à ce sujet. Nous avons également demandé des documents complémentaires, notamment les rapports de fin de commandement, afin de compléter la liste de ceux que nous possédons déjà. Nous souhaitions également accéder aux journaux de bord de ces bateaux, en particulier de ceux qui se rendaient sous le vent pour effectuer des prélèvements. Nous avons de plus demandé les rapports de missions spécifiques, comme le lagunage de matériel ou les décontaminations suite à un accident. Nous n'avons pas obtenu de réponse à nos requêtes. Il convient en outre de préciser qu'à l'IRSN comme à l'INSERM, il n'existe aucune donnée sur les sites de Moruroa et de Fangataufa, ce qui interdit toute évaluation précise de leur évolution.