L'existence de cette grande défiance est indéniable, d'où ma volonté d'impliquer davantage les populations au sein de ma prochaine étude, en y intégrant si possible les associations. Cette approche me paraît néanmoins complexe en raison d'un certain manque d'expérience de ma part. Par le passé, il m'est arrivé de constituer une cohorte de 7 000 enfants victimes d'erreur médicale alors qu'ils étaient âgés de moins d'un an. Ils avaient été traités par radiothérapie pour des taches sur la peau et à l'époque, on pensait que cela nécessitait un tel traitement. Au début, lorsque j'ai initié ce projet, les médecins de l'Institut Gustave Roussy étaient furieux et ont tenté de bloquer l'étude. Finalement, la publication des résultats n'a suscité aucune réaction négative. Chaque fois que j'ai expliqué notre démarche, tout s'est bien déroulé et les craintes de l'Institut ne se sont pas concrétisées.