Entre 1966 et 1996, 193 essais nucléaires ont été réalisés en Polynésie française, dont 46 essais aériens. Pourriez-vous nous dire si seuls ces derniers présentent potentiellement des risques.
Par ailleurs, vous discutez des effets potentiels des essais nucléaires, mais je constate une contradiction entre le rapport et vos propres conclusions. Le premier indique une incidence accrue du cancer de la thyroïde, notamment chez les femmes, en Polynésie française par rapport à la métropole et aux autres territoires du Pacifique, à l'exception de la Nouvelle-Calédonie. Pourtant, vos travaux concluent à l'insuffisance de preuves visant à établir un lien de causalité. En tant que scientifique, je comprends que d'autres facteurs peuvent contribuer à la genèse des cancers, mais je souhaiterais voir ce point clarifié.
Ensuite, vous présentez votre expertise en vous concentrant uniquement sur les résultats concernant la Polynésie française, sans les replacer dans le contexte d'autres études sur les essais nucléaires réalisés ailleurs. J'aimerais que vous abordiez l'état de l'art concernant les effets des essais nucléaires en général, en excluant Hiroshima et Tchernobyl, mais en intégrant ceux effectués en Algérie et ailleurs, sur la santé des populations riveraines. Bien que figurant dans votre expertise, ce point n'a pas été abordé lors de l'audition. Pourriez-vous nous apporter des précisions ?
Enfin, en tant qu'ancien écologue, je suis particulièrement sensible à la question de la bioaccumulation, dont l'existence a été validée par l'IRSN. En substance, la bioaccumulation désigne l'accumulation progressive de faibles quantités de radiations ou de polluants dans certains végétaux, en particulier dans l'océan. Ce processus peut entraîner une contamination différée, par exemple via la consommation de poissons contaminés. J'aimerais donc vous entendre vous exprimer sur ce sujet.