Je souhaite me concentrer sur une mesure de soutien au réseau des débitants de tabac, inscrite au programme 302 Facilitation et sécurisation des échanges de la mission Gestion des finances publiques, pour un montant d'environ 70 millions d'euros en crédits de paiement, en fonction de la localisation et de la situation financière des bénéficiaires. Il est louable d'apporter une aide aux débitants de tabac. Toutefois, ne pourrait-on pas qualifier le gouvernement de pompier pyromane dans cette affaire ? En effet, d'un côté, il apporte un soutien financier, mais de l'autre, il augmente continuellement les taxes sur le tabac, ce qui pénalise lourdement ces commerçants. Cette politique n'a eu aucun impact significatif sur la prévalence tabagique, qui est restée quasiment stable, passant de 31,9 % des personnes âgées de 18 à 75 ans en 2017 à 31,8 % en 2022 selon Santé publique France. De plus, cette stratégie entraîne des pertes de recettes fiscales majeures pour le budget de l'État en 2023, avec plusieurs centaines de millions d'euros de recettes en moins par rapport aux prévisions. Parallèlement, on observe un développement des trafics et de la contrebande de tabac. Je m'interroge donc sur la pertinence de cette augmentation constante des taxes, qui semble stérile, voire contre-productive. Allons-nous continuer à appliquer cette politique paradoxale basée sur le principe « je donne d'un côté, je reprends de l'autre » ?