Tout d'abord, il faut rappeler que la météo est actuellement très mauvaise et que les produits, de ce fait, ne sont pas terribles – et il en allait de même l'année dernière. De plus, l'alimentation est chère au même titre que tout le reste : le transport, l'énergie, le logement. Dans l'arbitrage, et alors même que l'on conseille de mieux manger, on se replie sur le snacking.
Nous parvenons toutefois à proposer des produits moins chers avec nos marques de distributeur. Le marketing et la publicité coûtent cher – on ne cesse de répéter à certaines coopératives et à certains groupements qu'il suffit de faire un peu de cinéma autour du produit, mais cela ne fonctionne pas ainsi. C'est la raison pour laquelle j'insiste : une distribution qui travaille la rationalité de ses coûts logistiques afin de les comprimer et qui ne met pas sur le même plan son approvisionnement local et son approvisionnement international permet au consommateur de piocher parmi tous les produits et de choisir tout à la fois un produit premier prix avec un bon nutri-score et un Pic Saint-Loup de qualité.
Il est vrai cependant que toutes les injonctions dont les Français entendent parler chaque jour à la télévision ouvrent une perspective d'inflation qui est un tue-l'amour. Vous pouvez tenir tous les discours que vous voulez sur la bonne alimentation : à ce prix-là, tout le monde ne pourra pas y accéder. Depuis quatre ou cinq ans, un million de personnes ont basculé sous le seuil de pauvreté ou sont, en tout cas, en grande difficulté. Je n'en fais pas un argument publicitaire, mais c'est la raison pour laquelle il ne faut pas me demander de relever les prix.