La souveraineté alimentaire met aussi en jeu la qualité de l'alimentation. Je suis très attentif, sur le terrain, à la façon dont nos compatriotes s'approvisionnent. Si une famille de quatre personnes veut consommer des asperges, il lui faut acheter au moins deux bottes et cela coûte 10 euros. De même, il faut compter 10 euros pour acheter des fraises pour le dessert. Quant aux cerises, je n'en parle même pas, et je pourrais multiplier les exemples. Beaucoup de fruits qui étaient abordables quand j'étais enfant – ce n'était pas il y a si longtemps – sont maintenant des produits de luxe, à l'instar de l'abricot des Pyrénées-Orientales, devenu un produit de table trois étoiles tant il est cher.
Comment expliquez-vous ce prix très élevé pour un produit qui ne subit pas beaucoup de transformations ? Cela ne date pas de la crise de l'hyperinflation : le prix des produits frais, notamment les légumes et les fruits fragiles – ce n'est pas une catégorie identifiée mais je pense que cela joue un rôle dans la logistique, donc dans le prix – a beaucoup augmenté depuis les années 2000.
Concrètement, comment fait-on pour nourrir sa famille avec des produits de qualité, sains et de saison sans se saigner ? Conseiller de manger cinq fruits et légumes de saison est fort bon, mais ce sont souvent des champignons de Paris et un concombre. Je n'ai rien contre mais on ne peut pas en manger tous les jours.