Je vous ai entendu récemment parler de la pêche. Breton, proche du Guilvinec et d'Audierne, je constate que beaucoup de promesses ont été faites après le Brexit mais que nombre de nos patrons pêcheurs sont en rade. La crise est majeure ; il y a des drames sociaux flagrants. Que pèse la pêche en voies électorales ?
Mon père a créé la première vente directe de poissons, avec la famille Bigot et la coopérative d'Étaples, située sur la Canche : les premiers circuits courts des pêcheurs d'Étaples sont dus à Leclerc, puis Auchan, groupe dominant dans le Nord, a pris le relais. Outre les circuits de commercialisation, la maîtrise de la ressource, la taille des exploitations, le prix de l'énergie méritent une politique nationale, et européenne. En passant de la pêche sauvage à l'élevage, on n'a pas résolu les problèmes des hommes qui vivent de la première.
Nous avons donné l'alerte sur l'état de nombreuses filières agricoles. Nous avons évoqué les farines de Dordogne. Pour ne pas critiquer seulement les politiques, je dirais que depuis 2017, les socioprofessionnels ont créé une alliance entre agriculture et agrobusiness qui nous a laissés perplexes. L'agriculture vivrière et les petites exploitations n'ont peut-être pas intérêt à dépendre des marchés internationaux, maîtrisés par plus grands qu'eux. Je ne suis pas certain que les entreprises agricoles familiales trouvent leur compte dans les discours socioprofessionnels. Je ne sais pas non plus à quel point les chambres d'agriculture ont été associées à la résolution des problèmes. Elles comptent 6 000 techniciens et ingénieurs qui pourraient offrir leurs compétences techniques et pédagogiques, par exemple pour accompagner l'élaboration et le déploiement des plans Écophyto. De telles institutions pourraient nous fédérer.