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Intervention de Michel-Édouard Leclerc

Réunion du mardi 4 juin 2024 à 21h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Michel-Édouard Leclerc, président du comité stratégique de l'Association des centres distributeurs E :

Je l'espère. En tout cas, la concurrence est suffisante. Les relevés de prix montrent que nous ne sommes pas mauvais. Si l'on consulte ceux qu'effectue dans les drives Olivier Dauvers, ceux de la revue professionnelle LSA, qui s'est associée à un cabinet, et ceux de Kantar et de Nielsen, dont vous pouvez avoir connaissance même s'ils ne sont pas publics, on constate que la décélération de l'inflation est particulièrement visible dans notre enseigne. Mais vous vérifierez par vous-même – je ne suis pas là pour faire ma pub.

Tout le monde, même à l'Assemblée, lie le prix de vente au prix d'achat, mais ceux-ci ne sont pas corrélés. Casino et Intermarché étaient dans la même centrale d'achat, on peut donc supposer qu'ils achetaient aux mêmes conditions, pourtant le second vendait 20 % moins cher. Vendre moins cher, c'est d'abord une question de volonté. À une époque, c'était l'intention d'enseignes comme Monoprix ou Uniprix, qui se sont ensuite embourgeoisées, comme beaucoup d'autres – la rente nous guette tous. Je suis assez fier car notre enseigne connaît la troisième génération de distributeurs, et ils continuent à avoir la niaque, à respecter le contrat passé par mes parents. J'y insiste : même quand nous achetons trop cher, nous tâchons d'être moins chers.

Depuis le temps que je suis dans ce métier, je suis choqué de constater que jamais vous n'auditionnez les gens qui vendent cher. Sous couvert de luxe, de droit des marques, de distribution sélective, des pans entiers de l'économie dérogent au droit de la concurrence. Essayez de trouver une marque de sport moins chère que les autres : c'est impossible, sauf lorsque l'industriel a décidé d'organiser une promotion. Le bio a en partie été tué par des industriels qui ont segmenté leur offre et refusé de nous livrer parce que nous n'étions pas assez chers. Ils ont privilégié des circuits sélectifs, spécialisés, mais ils se sont plantés à cause de l'écart de prix.

Vendre moins cher, c'est une question de volonté et de modèle économique. Ce n'est pas toujours lié au tarif, même s'il faut évidemment essayer d'acheter bien. Dans leur histoire, les centres Leclerc, les systèmes U, les Intermarché, même Carrefour, n'ont pas toujours bénéficié d'un effet de puissance.

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