C'est toujours un plaisir de vous écouter, monsieur Leclerc, car on entre dans l'histoire du patrimoine français. Vous êtes un modèle, une aventure. Vos établissements portent le nom de votre papa alors qu'il n'y a pas de M. Carrefour ou de M. Intermarché.
À la suite des manifestations des agriculteurs, la grande distribution – qui se trouve entre les producteurs et ceux que j'appelle les « mangeurs » – a été au centre de l'attention. Le modèle de la grande distribution des années 1960 à 1980 a été petit à petit concurrencé par des groupes comme Lidl ou Aldi – première et deuxième fortunes d'Allemagne – et par Amazon. Quelle est votre trajectoire pour lutter contre ces vaisseaux ?
Vous avez montré du doigt l'industrie agroalimentaire, qui est au cœur du système, pour faire baisser les prix. Comment ces derniers se fabriquent-ils ?
Produire deviendra de plus en plus coûteux, mais les mangeurs ont un pouvoir d'achat plus faible ; comment allez-vous vous adapter ? Comment « temporiser l'inflation » et baisser les prix ? Que pouvez-vous dire aux petits producteurs, qui essaient de contourner la grande distribution avec leurs propres filières ?
Le monde bouge. Vous avez soixante-douze ans. Vous venez à l'Assemblée nationale depuis quarante ans ; comment vous projetez-vous dans les quarante prochaines années ?