Le capitalisme n'est pas moral, mais les acteurs du capitalisme ou de l'entreprise peuvent avoir des préférences. Nos Leclerc bretons rivalisent avec les Leclerc alsaciens et les Leclerc vendéens : cette émulation, qui est assez saine, est profitable à nos pâtés Hénaff et à nos crêpes bretonnes, qui sont désormais vendues jusqu'en Pologne grâce à ces alliances. Pour prendre un exemple en dehors de l'alimentaire, dans le domaine des cosmétiques, Rewe nous apporte Beiersdorf et nous lui apportons L'Oréal, qui profite donc de cette alliance. Nous avons démarré avec les Besnier, qui ont fondé Lactalis, et nous les amenons avec nous dans la coupe du mariage. Même s'il nous arrive de nous affronter pendant la période des négociations, nous sommes des gens du même terroir, qui avons grandi ensemble. C'est une dimension affectivo-politique que nous revendiquons.
Je ne peux pas vous répondre au sujet de la part de produits importés dans les marques que nous vendons. C'est d'ailleurs pourquoi nous sommes favorables à Origin'Info. Tant que le législateur ou le Gouvernement n'exige pas que cela figure sur les emballages, je ne peux pas savoir quelle est la part de porc importé dans les plats transformés. À cet égard, je rappelle que le Parlement a accepté l'option 3, qui ne me donne pas accès à l'origine de la part agricole. Même en recourant à un cabinet de conseil, cela nécessite un sacré travail de défrichage.
En ce qui concerne les conditions tarifaires, je veux vous rassurer : après chaque négociation, l'administration contrôle les ordinateurs de tous les groupes de distribution. Elle a donc connaissance de tous les écarts tarifaires et des relations commerciales.
Nous avons, enfin, des accords privilégiés avec les associations de PME, notamment avec la Fédération des entreprises et entrepreneurs de France (FEEF) et l'Association des entreprises de produits alimentaires élaborés (ADEPALE). Il me semble que cela ne fonctionne pas mal, mais c'est à eux de le dire.