Que notre alliance se soit établie en Belgique est un choix géographique. Les Allemands, je vous l'ai dit, auraient préféré que nous soyons en Allemagne, mais pour nos amis italiens, qui sont de Bologne, le passage par Bruxelles est quand même ce qu'il y a de plus pratique.
Nous sommes confrontés, en France, à des hard-discounters qui ont un peu oublié d'où ils viennent et ce qu'ils ont provoqué. Dans les années 1960, Carrefour a créé l'hypermarché et nous a fait élargir notre assortiment. Les hard-discounters, eux, ont apporté des gammes premier prix, que nous n'avions pas, et ils nous ont réveillés. Le poids de Lidl et d'Aldi en France est encore modeste en parts de marché, mais au niveau européen ils sont parmi les plus gros. Avec leurs concurrents en Allemagne, nous nous sommes rendu compte que, l'union faisant la force, nous pouvions opposer à Nestlé une task force et obtenir de bien meilleures prestations que lorsque Leclerc négocie seul. D'où l'alliance, comme Air France-KLM. L'alliance nous permet de connaître les politiques de prix dans presque tous les pays de l'Union européenne. Alors que des groupes comme Nestlé, Procter & Gamble ou Mondelez nous vendaient leurs produits à de mauvaises conditions, alors que nous ne les vendions pas cher, désormais, nous recherchons et obtenons souvent les mêmes conditions qu'un Lidl, un Aldi ou un Action.