Le système que vous préconisez mettrait en difficulté de nombreux agriculteurs, parmi lesquels les éleveurs laitiers, qui exportent la moitié de leur production, mais aussi les producteurs de fromages et de céréales. Fermer les frontières aux importations revient en effet, par réciprocité, à bloquer les exportations.
Je prétends par ailleurs que le sujet majeur ne concerne pas la concurrence européenne, mais une mauvaise répartition de la valeur au sein de la chaîne. La question des coûts de production ne renvoie pas seulement à la notion de compétitivité vis-à-vis de nos collègues et partenaires européens. Il s'agit de veiller à ce que les coûts de production créent un prix de démarrage sur la base duquel s'engage la négociation.
La France est largement souveraine pour de nombreuses productions agricoles. Cela signifie que nous exportons nos produits. La solution consistant à ce que l'État fixe administrativement un prix sans tenir compte de la réalité des équilibres du marché reviendrait à y renoncer.