J'avoue ne pas avoir eu l'idée, en arrivant au ministère, d'établir un état des lieux. J'ai repris les dossiers en cours et me suis attaché à promouvoir une forme de continuité de l'effort entrepris. Les bilans s'effectuent de manière pluriannuelle, en comparant les résultats obtenus à la trajectoire prévisionnelle.
La question de la souveraineté s'inscrit nécessairement dans la durée : il faut du temps pour la perdre, mais aussi pour la reconquérir. Concernant les fruits et légumes par exemple, nous nous sommes fixé un objectif de + 5 points à un horizon de trois ou quatre ans et de + 10 points à dix ans.
Le frein principal rencontré dans le cadre du plan Protéines végétales relève d'une impasse technique et de production. Ces cultures sont en effet concurrencées par le maïs et les céréales, si bien que l'opérateur agricole n'a pas toujours intérêt économiquement à semer des protéines végétales. Le développement de ces productions suppose par ailleurs l'existence d'outils de transformation et d'une contractualisation.
Les effets des plans se mesurent dans le temps long. Le plan Blé dur, que j'ai signé en février 2024, ne donnera sans doute pas de résultats tangibles avant 2026 ou 2027. Il faut agir dans la durée et ne surtout pas alimenter chez les opérateurs le sentiment qu'il pourrait s'agir d'une action de communication. Le bon fonctionnement d'un plan se mesure aux investissements réalisés par les agriculteurs, au degré d'appropriation des outils par les différents acteurs, au niveau de contractualisation et à l'implication des opérateurs.