Lors de votre prise de fonction, des actions étaient-elles déjà en cours dans les services du ministère sur les questions de souveraineté ?
En 2014, des sanctions européennes et des contre-sanctions russes sont intervenues sur les questions agricoles. La Russie avait alors accru ses capacités en matière d'élevage de bovins pour la viande et le lait et n'avait d'ailleurs pas hésité à débaucher des éleveurs français. Des démarches similaires ont été observées dans d'autres filières et de la part d'autres régimes autoritaires, en Asie notamment. Dès lors, ces pays ont obtenu des parts de marché importantes dans un certain nombre de productions particulièrement sensibles. Alors que les démocraties fonctionnent sur un système d'offre et de demande fondé sur des valeurs libérales, un régime autoritaire a la capacité, en cas de forte production, de procéder temporairement à de la rétention de stocks, remis ultérieurement sur le marché. Menez-vous une réflexion sur ce sujet ? Comment réagir si une puissance autoritaire dotée d'un pouvoir de marché très important sur un ou plusieurs produits critiques provoque un effondrement artificiel des prix ?