Le choix de l'intitulé d'un ministère envoie des signaux politiques. L'émergence de la notion de souveraineté est le fruit d'une prise de conscience collective suscitée par l'évolution de la situation sanitaire et géopolitique mondiale. Personne, auparavant, n'envisageait la possibilité d'une guerre autour d'enjeux alimentaires. Le conflit en Ukraine a montré que certains régimes pouvaient faire de l'agriculture et de l'alimentation une arme puissante.
Le décret d'attribution mentionnait seulement le périmètre de mes responsabilités et les administrations sur lesquelles j'avais autorité, sans décrire les différents aspects des politiques publiques à mener dans ce cadre. Les précisions étaient apportées par la lettre de mission rédigée par la Première ministre lors de ma nomination, puis chaque année par la suite. Cette lettre indiquait par exemple clairement que je devais proposer un plan spécifique pour les fruits et légumes, veiller à la souveraineté dans le domaine de l'élevage ou encore déployer les crédits de la planification écologique. Sur la base de ces grandes orientations, j'ai demandé à mon administration, en lien éventuellement avec d'autres ministères et les professionnels des différentes filières, d'élaborer des politiques publiques et de les décliner en actions concrètes.