Vous avez, lors du dernier Salon international de l'agriculture, lancé le plan gouvernemental renforcé de reconquête de notre souveraineté sur l'élevage. La France bénéficie d'un potentiel agricole diversifié que lui envient nombre de pays. La force de notre agriculture réside précisément dans cette diversité, gage de souveraineté. Pour autant, la souveraineté alimentaire ne consiste pas selon moi à satisfaire l'ensemble des besoins de la population, mais à disposer de productions suffisantes pour d'une part couvrir les besoins dans les domaines les plus utiles et nécessaires, d'autre part disposer de possibilités d'échange renforcées avec les autres pays producteurs.
L'élevage occupe historiquement une place centrale dans le potentiel agricole français. Adossé aux cultures végétales, il a engendré un cycle vertueux qui a forgé le savoir-faire des fermes anciennes et inspiré les exploitations les plus modernes. Si nous perdons ce savoir-faire, nous allons sans aucun doute affaiblir notre capacité à assurer la souveraineté alimentaire du pays. L'élevage contribue à la diversité paysagère et à la vitalité des milieux, qui accueillent les espèces domestiques mais offrent aussi des biotopes et des opportunités de développement à la vie sauvage. Les vertus de l'élevage à la française sont donc considérables. Parmi les cinq axes prioritaires du plan de reconquête de notre souveraineté précédemment évoqué, figure la volonté de « replacer l'élevage au cœur de la transition écologique pour accroître la contribution des filières d'élevage à la décarbonation et améliorer leur résilience ». Pourriez-vous développer ce point ?
Selon moi, notre souveraineté alimentaire réside notamment dans notre capacité à garantir par le travail agricole une résilience et une continuité du potentiel de nos milieux naturels et agricoles associés, pour continuer à produire demain et assurer la vitalité agricole française.