Je souhaite vous interroger sur l'angle mort que constitue la question de la logistique, évoquée lors de la récente audition de M. Stéphane Layani, président de la SEMMARIS, c'est-à-dire le marché d'intérêt national (MIN) de Rungis. La souveraineté alimentaire ne saurait selon moi être évoquée sans aborder la question de la souveraineté des transports. J'ai bien conscience que cette thématique ne relève pas de votre ministère et je comprendrais que vous ne soyez pas en mesure d'aller dans le détail de cette problématique. Je trouverais néanmoins intéressant que nous échangions à ce propos. Quel est selon vous le mode de transport le mieux adapté pour garantir la souveraineté en matière d'acheminement des denrées ? Les énergies utilisées induisent en effet potentiellement des dépendances vis-à-vis d'autres pays, dont les fluctuations géopolitiques sont susceptibles de nous placer en situation de fragilité.
Disposez-vous par ailleurs d'informations relatives au « train des primeurs » qui relie Perpignan au MIN de Rungis et dont la pérennité est mise en péril pour des raisons de coût ? La suppression de cette ligne mettrait sur la route des dizaines de milliers de camions pour acheminer vers la région parisienne les denrées agricoles produites dans le sud de la France.
Que préconisez-vous par ailleurs pour nous affranchir des pays tiers qui nous fournissent en fertilisants ? Est-il souhaitable de continuer à utiliser ces composants sur le long terme ? La recherche laisse-t-elle entrevoir d'autres perspectives ?
Existe-t-il un plan en préparation visant à permettre la réparation des sols ? Cela constituerait selon moi la meilleure réponse possible pour augmenter les rendements des productions tout en restaurant et préservant les écosystèmes et les sols européens et français abîmés par l'utilisation des fertilisants et par les modes de production agricole.
Vous semblerait-il pertinent d'envisager la création de « mini-MIN », c'est-à-dire de déclinaisons du marché de Rungis au niveau local ? Cela permettrait peut-être d'envisager l'approvisionnement sous un autre angle et d'assurer l'organisation de la souveraineté alimentaire à l'échelle nationale et européenne, tout en garantissant la sécurité alimentaire des habitants des grandes métropoles régionales. Cela pourrait également contribuer à réduire la fracture entre villes et campagnes.