Quelque 150 millions d'euros sont investis chaque année dans la recherche d'alternatives. Cette question suppose par ailleurs qu'un travail soit conduit au niveau européen sur les nouvelles technologies de sélection (NBT) et les nouvelles techniques génomiques (NTG). Nous savons par exemple que les réponses aux problèmes de résistance à certaines maladies, au stress hydrique ou à l'élévation des températures viendront de la recherche sur les variétés.
L'erreur commise lors du Grenelle de l'environnement est d'avoir dessiné une trajectoire sans prévoir aucun accompagnement. Dans la filière cerise par exemple, personne n'avait alors envisagé d'interdire l'usage du diméthoate et du phosmet, alors même que leur toxicité pour l'applicateur était avérée. Or cela relève selon moi d'un problème de santé publique. Leur interdiction a été décidée en 2014 ou 2015, mais le premier plan doté de moyens suffisants pour la faire appliquer n'est intervenu que six ou sept années plus tard. La question est donc bien celle des moyens consacrés à la recherche d'alternatives. Cela permet de crédibiliser la démarche, y compris auprès du monde agricole. Interdire à l'aveugle, sans aucune proposition de remplacement, conduit nécessairement à une impasse. Contrairement à une idée répandue, la réduction de l'usage d'un certain nombre de molécules relève de l'échelon européen et non d'une surtransposition nationale.
Le traitement phytosanitaire présente en outre la particularité de se limiter à quelques molécules, si bien que l'interdiction de l'une d'entre elles est beaucoup plus impactante qu'elle ne l'était voici cinq ou dix ans, où leur nombre était plus élevé. Il est donc nécessaire de prioriser les recherches et de se concentrer sur les sujets pour lesquels une impasse est imminente. C'est précisément l'objet du plan d'action stratégique pour l'anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures (PARSADA).