Un centre de la mémoire devait être installé à Papeete, dans une ancienne caserne me semble-t-il, incluant la mise à disposition d'un espace de 500 à 600 mètres carrés pour les artistes. C'était une excellente initiative, qui visait à associer la préoccupation liée au nucléaire avec le développement des arts, offrant ainsi une perspective positive. Malheureusement, ce projet n'a pas abouti, sans que j'en connaisse les raisons. Certains spectacles de danse font référence à la souffrance face à une nature violée et contaminée, à travers un discours simple et non des archives poussiéreuses qui ne représentent pas grand intérêt pour la population. La culture historique liée à l'ère nucléaire est lourde et il revient à l'école de l'enseigner et l'espace artistique reste essentiel. Les Polynésiens sont des artistes, ils apprécient la beauté, les spectacles, les fleurs, la danse. C'est donc à travers l'art que le devoir de mémoire peut selon moi s'accomplir et il est urgent de faire avancer ce projet d'espace dédié, qui n'a toujours pas abouti en cinq ans. Il y a là quelque chose à débloquer pour faire avancer ce projet.