Monsieur le professeur, avant votre intervention, un vétéran a conclu son propos en évoquant la perte des valeurs familiales en Polynésie après les années 1960. Comment percevez-vous cette évolution aujourd'hui ?
Après-demain, nous célébrerons l'anniversaire du Débarquement en Normandie. En tant que député du Havre, je peux témoigner que nous ressentons à la fois la joie de la Libération et la douleur du souvenir de la destruction totale de la ville quelques mois plus tard. Pour les Havrais, cette mémoire est encore vive et comporte des questions persistantes sur les responsabilités et les efforts de reconstruction. Observe-t-on chez les Polynésiens des interrogations similaires sur le passé ?
Nous avons par ailleurs rencontré des acteurs polynésiens qui exprimaient une certaine fierté d'avoir contribué à faire de la France une puissance nucléaire, considérant avoir aidé leur pays dans sa force de dissuasion. On imagine aisément que ces divergences ou superpositions de points de vue peuvent engendrer des débats assez complexes.