L'association Moruroa e tatou est soucieuse de l'environnement. Le peuple maohi parle de la metua vahine faatupu ora, de la terre mère, qui donne la vie. C'est le fondement même de notre engagement : nous avons vu notre terre mère souillée, nous avons compris qu'elle a été blessée, étripée, et même violée – j'emploie ici un mot très fort, dont je conviens qu'il peut blesser certaines personnes. Ces messages sont diffusés par un grand nombre de nos adhérents et par une grande partie de la jeunesse. Il ne s'agit pas de s'enfermer dans ces considérations négatives, mais de se demander comment aider notre terre à se reconstruire, et si c'est à nous de le faire.
Vous avez demandé combien de personnes nous accompagnions dans la constitution de leur dossier. Je vous l'ai dit tout à l'heure, nous avons repris l'association dans un contexte assez particulier : nous avons dû la reconstruire après le temps mort qui a suivi le décès de ses fondateurs. Nos archives montrent que l'association a compté plus de 4 000 adhérents, ce qui est considérable. Aujourd'hui, nous continuons d'accompagner certaines familles qui se rendent à notre permanence pour constituer leur dossier. Depuis que nous avons remis l'association sur pied, nous constatons que notre peuple revient s'informer en vue d'effectuer une telle démarche. Petit à petit, nous avançons, avec la nouvelle équipe et les moyens dont elle dispose.